La météo hivernale a impacté grandement l’apiculture, de manière très négative. Suite à un hiver, et particulièrement un mois de février clément, les reines se sont mises à pondre avec gourmandise, déclenchant la naissance de millier d’abeilles, une perspective alléchante pour les miellées d’acacia et de châtaignier. Or, avril s’est habillé d’un froid hivernal ravageant bourgeons et jeunes fleurs, condamnant les abeilles à la disette. L’apiculteur se voit sollicité pour nourrir les colonies les plus fragiles, tout en assurant la charge de travail normale. J’ai pu constaté avec une certaine tristesse qu’une partie des colonies sauvages implantées en pleine nature ne donnent plus de signe de vie depuis cette vague de froid….
Le mois de Mai, n’a pas été joli, mais particulièrement froid et pluvieux. La disette menaçait de se transformer en famine. Les insectes restaient nombreux, enfermés dans les caisses en bois, provocant une grave crise du logement parmi cette population par ailleurs très active. L’impression était erronée, certes. Le temps leur imposant un confinement serré, nos hyménoptères s’entassaient et se roulaient les pouces, consomment dans leur inaction, les maigres réserves récoltées auparavant ou tapant sans vergogne dans les douceurs apportées par l’apiculteur chéri.
Hélas! Cette sensation demeurait tenace chez ces travailleuses; trop serrées, elle décidèrent alors de se séparer, de diviser la colonie. Dans cette situation, elles élèvent donc de nouvelles reines qui se battront à mort une fois la « veille » souveraine partie avec 50% des troupes. C’est l’essaimage – ce nuage d’abeilles bruyantes que vous pouvez voir passer ou alors cette grappe d’insectes regroupée sur une branche ou dans une embrasure de fenêtre. Cependant, la toute nouvelle reine, toute vierge qu’elle est, doit se faire ensemencée pour assurer la pérennité de la colonie… mais avec la pluie, impossible de sortir; au bout de quelques jours, la colonie tue cette reine, inutile, se condamnant à une mort sournoise et inéluctable,… car il n’y a plus de ponte pour élever une nouvelle reine.
C’est un cauchemar quand le phénomène se reproduit sur plusieurs colonies. 25% de mes colonies présentent ce mal.
Inutile de préciser pendant de longues heures sur la quantité de miel d’acacia récoltée cette saison. Maigrichonne n’est même pas un qualificatif adapté.
P**** de météo!