L’abeille est soumise à des agressions multiples : pesticides, insecticides, monoculture, prédateurs, maladies, virus, frelon asiatique et le bouquet final, le Varroa destructor!
Cet acarien sournois et sinistre, prolifère au sein des cellules, se colle sur la larve et l’abeille, puis lui suce l’hémophile. L’insecte, affaibli, est alors plus fragile et vulnérable aux virus et maladies. Les ravages sont dorénavant biens connus et ne permettent pas aux colonies de faire face aux autres agressions. Ces multiples facteurs combinés les uns aux autres ont une conséquence alarmante : en 2015, les apiculteurs américains ont perdu 42 % de leur ruches. Vous avez bien lu : 42 %.
Quel éleveur, quel agriculteur, quel artisan ou industriel peut faire face à une telle perte ? Aucun…
La lutte est engagée. Le constat est pour l’instant assez triste : le varroa est loin d’être éradiqué. Les moyens à notre disposition sont variés, mais aucun n’est complétement efficace. L’arsenal peut se décliner en 4 catégories d’actions. Je les brosserai rapidement, l’objet de cet article étant de présenter l’un d’entre eux : le Hive Clean.
- La sélection d’une souche résistance. Cela revient à laisser l’abeille lutter seule contre ce fléau et de ne conserver par conséquent que les souches aptes à les combattre. L’abeille tueuse serait une excellente souche!!!
- Traitement médicamenteux : le tau-fluvalinate, l’amitraze et le thymol sont les seules substances à avoir une autorisation de mise sur le marché en France. A priori, il faut alterner ces traitements pour éviter l’accoutumance de l’acarien. Ces traitements ne permettent pas l’obtention du label Miel Bio.
- Fumigation à l’acide oxalique : il s’agit d’un anti-acarien efficace. Le gaz pénètre à l’intérieur des cellules et tue les varroas. Cette application doit être faite en dehors de période de couvain. L’acide oxalique est mortel pour l’homme, d’où des protections et des précautions à prendre avant son utilisation.
- La synergie des méthodes favorisant l’instinct « fée du logis » de l’abeille. Il s’agit à la fois de moyens zootechniques et biotechniques associés à des produits compatibles avec l’apiculture biologique. C’est l’option que je vais tenter sur mon rucher.
En quoi cela consiste ?
Les moyens zootechniques consistent à piéger le varroa dans le couvain mâle (il est sacrifié). Un cadre divisé en 2 est intégré dans la colonie. Les abeilles vont le construire rapidement. Il suffira de découper la partie infestée. Le varroa préfère le couvain mâle en raison du cycle plus long de gestation.
Les biotechniques sont les actions du type plancher aéré, feuilles graissées. Il y a également le cuivre qui est un anti-acarien naturel que l’on peut placer sur la planche d’envol. Personnellement je vais construire une grille d’entrée en cuivre et la tester.
A cela, j’associe des fins morceaux de bois imbibé d’huiles essentielles de Gaulthérie et de thym (Thym également présent dans les sirops) que je place dans la ruche de part et d’autre du couvain. Ces essences perturbent l’odorat de l’acarien.
Enfin, il y a le Hive-clean que je teste donc cette année. C’est un composé naturel qui favorise l’instinct de propreté de l’abeille. Ces dames vont donc redoubler d’efforts afin de nettoyer les cellules, débarrasser la ruches des déchets et des cadavres, éjecter les abeilles faibles et malades. L’application est des plus simple : il suffit d’asperger les inter-cadres de ce produit. Il sera diffusé à l’ensemble de la colonie par contact.
Il y a 2 modes d’emploi : Traitement de fond et infestation.
Pour le traitement de fond. Il faut :
- une application au printemps (15ml/ ruche)
- une autre en juillet/août (15ml/ ruche)
- une autre à la visite d’hivernage (15ml/ ruche)
- une dernière en décembre (15ml/ ruche)
Lors d’une infestation (jusqu’à 20ml/ruche) : 3 applications en 15 jours.
Il existe plusieurs conditionnements : Sticks de 15ml, 1 demi litre, ou 5 litres.
Nous verrons donc à la fin de la saison l’efficacité de ce choix sur mon rucher. Certes en l’absence d’un rucher traité d’une autre façon les conclusions se résumeront à un constat sur la santé des abeilles et le degré d’infestation… Plus tard, j’espère avoir assez de ruches afin de faire des comparaisons pertinentes.
Pour aller plus loin, des articles sur quelques tests :
Comment modifier les liens ?
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Très bel article
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Merci. J’espère qu’il servira.
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C’est épouvantable ce destructeur!!! Les images parlent d’elles-mêmes!! Quelel horreur!
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C’est un vrai cauchemar pour les apiculteurs. Merci de votre intérêt.
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Bonjour , quel est le résultat ? d’avance Merci
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J’ai trouvé qu’en période de non traitement, – après la période hivernale, avant la pause des hausses, cela avait un effet plutôt bénéfique. J’i observé moins d’abeilles porteuse de la saleté de varroa. Bien moins.
Du coup je compte combiner cet encouragement « doux » et le traitement classique de septembre/octobre Apivar.
Bref, plut^pt positif.
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